Disclaimer : Les personnages ne
m’appartiennent pas mais sont à Kurumada, ceci n’est qu’une fanfiction.
Remarques :
Je sais que les
chevaliers sont supposés avoir 13 ans lors des Galaxian Wars. Je ne respecte
pas ces âges, les trouvant ridicules. Certes, l’histoire porte sur l’enfance
des chevaliers de Bronze, donc l’âge sera un peu moins flagrant. Pour vous
faire une idée, si on respectait l’âge que je leur donne, Seiya aurait 17 ans
lors du tournoi (ce qui me paraît plus logique !)
Je sais aussi
qu’Ikki est censé n’avoir que deux ans de plus que Shun. Cette différence d’âge
est plus que dure à tenir quand on sait qu’Ikki a littéralement élevé son
frère. Dur pour un enfant de deux ans… Même pour Ikki ! Ici, Ikki a donc
six ans de plus, ce qui m’a paru le minimum pour rester cohérent. De même, la
différence d’âge entre les autres personnages n’est pas toujours respectée,
dans le même souci d’homogénéité.
Prologue
(Sept ans plus tôt)
L’orage
grondait dans la nuit noire. C’était le jour des esprits d’aucuns disaient. La plupart
s’était contenté d’aller admirer les chrysanthèmes, s’enivrant des pétales
délicats. Le mois de septembre était encore chaud, et les typhons s’invitaient.
La queue d’un balayait alors la ville et les passants se blottissaient sous
leurs parapluies transparents, accélérant le pas jusqu’à l’arrêt de bus. L’eau
se déversait dans les rues en pente, rivière à remous, obligeant les voitures à
revoir leurs trajets, et les éclairs embrasaient sporadiquement le ciel sombre,
ballet de lumière se reflétant sur les vitres fermées. Nul n’irait admirer la
lune cette nuit.
Dans
l’hôpital gris, un tout jeune garçon regardait furtivement par la fenêtre, se
morfondant sur sa chaise dans le couloir blanc. Cela faisait bientôt trois
heures qu’il attendait. On l’avait renvoyé de la chambre de sa mère sans
explications, et il s’inquiétait sans possibilité d’intervenir. Il savait que
sa mère avait été envoyée d’urgence au bloc opératoire, pour une césarienne
paraissait-il. Une infirmière lui avait dit en souriant que c’était une
intervention banale et bénigne. Le garçon l’espérait. Il entendait encore les
cris de sa mère avant qu’on ne l’emmène. Elle semblait avoir si mal. La pensée
était terrifiante.
Et cette
attente forcée était une torture. Le garçon gémit de désespoir.
L’infirmière
s’approcha du garçon. Il était recroquevillé sur sa chaise, les yeux bleus dans
le vague. Si jeune… Il allait à peine rentrer en primaire. L’infirmière se
sentit le cœur plein de pitié. Il tourna son visage enfantin vers elle, le
regard hagard, des cernes sur sa peau mate. Elle sourit.
« Viens Ikki, tu veux voir ton petit frère ?, demanda-t-elle,
adoucissant sa voix au maximum.
–
Shun ?, souffla-t-il.
– C’est le
nom que voulait lui donner ta maman ?
– Oui, elle
m’avait dit que mon frère s’appellerait Shun », répondit-il avec un
sourire hésitant.
Ravie
d’avoir ôté un peu l’angoisse du visage du garçonnet, l’infirmière lui tendit
la main pour qu’il la suive.
Elle
le fit rentrer dans une salle stérilisée, et posa entre ses bras un bébé rose.
Il avait la peau des nourrissons nés par césarienne. Quelques cheveux pâles
caressaient sa tête et il gardait les yeux et les poings fermés. Ikki battit
des cils en soupesant délicatement le bébé. Il chuchota son prénom en
esquissant un bercement.
« Où
est Maman ?, interrogea-t-il en relevant la tête vers l’infirmière.
– Pas ici…
Tu la verras… Plus tard… »
Puis
pour détourner l’attention de l’enfant, elle lui tendit un biberon :
« Tu veux le lui donner ? Il vient
juste de naître, il doit avoir faim ! »
Ikki
saisit le biberon avant de l’orienter précautionneusement vers la bouche de son
frère. Le bébé téta doucement, desserrant les poings. Ikki sourit. L’infirmière
en profita pour s’éclipser discrètement. Le nourrisson ouvrit délicatement les
yeux. Ils étaient d’un vert pur, un pré arrosé par le soleil. Ils se posèrent
sur son frère, confiants. Le cœur d’Ikki bondit.
Des
voix s’élevaient dans la pièce à côté. Elles prononçaient le nom de sa mère,
Ikki écouta sans faire de bruit.
« … ne
semble pas avoir de famille à part son fils. On ignore tout du père. Bon sang,
elle aurait pu prévoir quelque chose ! », rageait une voix masculine.
Où est Maman ?
« Le
bébé sera adopté facilement, il vient juste de naître, par contre pour son
frère, je ne suis pas sûr, il a six ans déjà, les gens les préfèrent plus
jeunes. Il faudrait les séparer dès maintenant, ils n’ont pas eu le temps de
s’attacher », arguait une deuxième voix masculine.
Adopter ? Me séparer de mon frère ? Mais
Maman est…
« Regarde moi ça ! Père inconnu ! Idem pour le frère
aîné, père inconnu. La bonne blague. Que fait-on si la mère meurt hein ?,
soupirait la première voix, agacée. Faut caser ces gamins maintenant… »
Maman est… Maman est morte ?!
Un
chagrin submergea Ikki alors que ses joues s’humidifiaient de larmes
silencieuses. Dans ses bras, son frère rassasié gazouilla. Ikki le regarda.
« Rien
ne nous séparera, chuchota-t-il en se penchant vers lui. Je t’en fais la
promesse. Je resterai avec toi et rien ne t’arrivera. Tu es ma seule
famille », bredouilla-t-il en pleurant. Le bébé posa une de ses mains
minuscules sur le nez de son frère.
Tremblant
sous sa résolution, Ikki posa son frère dans le berceau un instant et ouvrit le
sac à dos avec lequel il était venu. Il vida son contenu, crayons de couleurs
et cahiers dans un coin de la pièce. Du meuble où l’infirmière avait sorti un
biberon, Ikki en prit en deuxième, du lait maternisé en poudre et des
couches-culottes. Il rajouta une bouteille d’eau et une serviette. Il ignorait
totalement ce dont il aurait réellement besoin, mais ses choix lui paraissaient
logiques. Il posa le sac lourd sur ses épaules et reprit son frère dans les
bras après l’avoir entouré d’une couverture. Il ouvrit la porte. Le couloir
était vide.
Il
s’enfuit en courant.
La
pluie avait quelque peu cessé. Assis sur le banc, ruisselant sur le sol, Ikki
s’en moquait. Il essayait de retrouver son souffle, serrant Shun contre lui.
Tout s’était passé si vite… Il avait couru dans l’hôpital, se cachant parmi les
patients. Ils étaient nombreux, quasiment personne ne l’avait remarqué, et pour
les rares qui lui avaient parlé, Ikki avait désigné une dame au loin comme
étant leur mère. L’attention de l’interlocuteur cessait immédiatement. Cela avait
été si facile, Ikki avait constaté amèrement. Personne ne se soucie vraiment de
deux enfants…
Puis
ils s’étaient retrouvés sous l’orage. Shun avait pleuré de protestation tandis
qu’Ikki essayait de le protéger de sa veste. Elle avait commencé à les suivre à ce moment là. Il ne la voyait
pas, mais il sentait… Danger sombre, brume de l’oubli. Quand elle s’était enfin
montrée, il s’était mis à trembler. Poupée de porcelaine, aux cheveux tissés de
nuit, robe d’araignée en velours. Il ne se souvenait plus d’à quand elle était
partie. Elle lui avait dit vouloir Shun. Il avait refusé. Elle avait insisté.
Et puis… Plus rien. Juste lui et son frère sous une pluie douce. Ikki s’était
remis à courir, cherchant un abri. Il était tombé sur une église. Il n’y connaissait
rien en religion, encore moins une étrangère, mais il avait la vague notion que
personne ne pouvait venir vous y déranger. Il était rentré dans le bâtiment
gris.
Une
main miniature tira sur son T-shirt. Shun s’était mis à téter son pouce et
cherchait le sommeil. Ikki chantonna une berceuse.
« Quel
spectacle attendrissant », déclara une voix sur le côté.
Ikki
tourna la tête. Il y avait là un homme vêtu de noir, plutôt âgé.
« Je
suis le prêtre de cette église, se présenta ce dernier. Je suppose que c’est
ton petit frère ? »
Ikki
opina de la tête.
« Où sont vos parents ? »
Les
yeux d’Ikki restèrent dans le vague.
« Où
est ta maman ? Ton papa ?, insista le prêtre.
– Je n’ai
pas de papa, finit par répondre Ikki.
– Et ta
maman alors ?
– Maman…
Maman est… Maman ne peut plus nous aider », bredouilla-t-il.
Le
prêtre s’assit sur le banc à côté du garçon.
« Que comptes-tu faire ?,
demanda-t-il
– M’occuper
de mon frère bien sûr.
– Et
comment ?
– Je… J’ai
pris de quoi le nourrir et le changer !, s’exclama Ikki.
– Je n’en
doute pas… Mais toi, qui va te nourrir ? Où allez-vous
dormir ? »
Ikki
se mordit la lèvre pour ne pas pleurer.
« Mon
enfant, je connais un orphelinat où tu serais bien mieux qu’ici, dit le prêtre
d’une voix douce.
– Non… On
va me séparer de mon frère, je ne veux pas !
– Je te
promets que non. »
Ikki
regarda le prêtre. Il n’était pas sûr d’avoir confiance. Mais quel autre choix
avait-il ? Le prêtre avait raison. Il ne survivrait pas longtemps sans
aide. D’un œil soupçonneux, il accepta la main tendue du prêtre.
Suite -> Chapitre 1
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